me semble aussi que l'hiver approchant, nous avons plus de mal à être indifférents aux sans abris: la marque de la souffrance se voit plus, le rouge et les gerçures aux visages, les couches et recouches de vêtements qui en disent long sur eux-même et, souvent, plus d'alcool ou de drogue pour ne pas trop sentir le froid et la faim...
Ben oui, quand je regarde ces gens, surtout en hiver, je sais que je suis en partie responsable et je sais que si je leur donne un café à emporter ce sera pour me donner bonne conscience. Alors, je ne donne pas de café parce que je ne veux pas avoir bonne conscience. Je continue mon chemin et je constate alors que c'est encore la peur qui m'empêche d'agir avec le coeur.
Pour ma part, je me demande pourquoi je n'agis pas plus? A Bruxelles il y avait des sans abris qui ont été expulsé d'un lieu. Devant ce lieu, je suis passé plusieurs journées. Il y avait des pancartes qui parlaient de leur problèmes et nous invitaient à les rencontrer.
Je n'ai rien fait: la peur. La peur, d'être submerger par ce flot de problèmes, de na pas savoir bien répondre à la demande, de ne me tromper entre ce qui est et ce que l'on veux me faire croire des deux côtés. Alors je passe mon chemin, attrape mon ordinateur et me renseigne... mais pour cette fois trop tard: ils sont à la rue: 500 personnes...
La peur, toujours, de perdre... son confort, sa liberté, sa joie de vivre, etc.
Je ne suis pas triste. Juste un peu déçu et ça c'est encore de l'Ego
Alors, quand je vois un message comme celui sur les boite à chaussures, ça me réjouit car une personne va me permettre d'agir, sans que ce soit pour me déculpabiliser, sans que ce soit pour me donner bonne conscience.
Voilà, je crois, où une grande partie de l'humanité se trouve: plié dans la peur.
Mais tranquille, le blé prend son temps de pousser mais il pousse