Kalevala par Sagesse Primordiale

 sagessevieilor.gif (4175 octets)

        

Certification Iddn pour Sagesse Primordiale

Certification Iddn

Copyright ©  

   Tous droits réservés

Mars 2004

Contes, légendes, textes à clés

 

Sagesse PrimordialeAvis de rechercheSagesse Primordiale

Edito

Accueil

Recommander le site

Lettre d'information

 

Les Gentils

 

Nous les Gentils

Le Gentilisme

RéincarnationLL

Notre Charte

Le Graal

Dis Papa, dis Maman

Points de vue

Les Dieux

La Conscience Universelle

Le village

 

Pas à pas

 

Se connaître

Ecoute moi l'Homme

L'Illusion

Le verbe

Le pouvoir

La femme  : L'équilibre de la planète

 

La Nature

 

L'Arbre

La Forêt

Les saisons

Les éléments

Notre planète

La lune

 

Contes/légendes

Liens

 Archives Edito

Awards


Kalevala
Hymne finnois

Ce dossier de Sagesse Primordiale est référencé et sélectionné par Encyclopædia Universalis.

 

LE KALEVALA

Les Finnois appartiennent à la famille ethnique ou ralo-altaïque et sont apparentés de près aux Estonniens, aux Hongrois, aux Mordvins et à d'autres peuplades encore établies en Russie. Leur langue est un rameau du groupe finno-ougrien.

On ne peut dire avec certitude à quelle époque les Finnois s'établirent dans le pays qu'ils occupent maintenant ; il est toutefois probable que, venus de Russie, ils s'y installèrent tout au début de l'ère chrétienne, refoulant vers le nord les peuplades lapones avec lesquelles ils ont une certaine parenté linguistique.

Les nouveaux venus étaient principalement agriculteurs et pêcheurs ; sur les rives des innombrables lacs et le long des rapides écumants, ils fondèrent de petits villages. Très belliqueuses, les différentes tribus finnoises étaient en lutte constante entre elles ou avec les immigrés suédois qui, à une époque impossible à préciser, vinrent coloniser les côtes méridionales et occidentales de la Finlande. On sait avec certitude que les Vikings s'établirent en Finlande dès le VII siècle.


Les Finnois étaient païens ; leur religion, le chamanisme, était apparentée au fétichisme. La nature est peuplée de génies bienveillants ou hostiles, qui observent en général une attitude passive et n'interviennent qu'à la prière des sorciers, les shamans. Ceux-ci sont détenteurs des paroles magiques et des conjurations qui leur donnent le pouvoir de dominer les démons, de détourner leurs maléfices ou d'attirer leur bienveillance.

Cette religion extrêmement primitive et grossière se haussa chez les Finnois à un certain animisme, sous l'influence des peuples germaniques et Scandinaves voisins. Tout en estant incapable de créer une mythologie cohérente et claire, le chamanisme réussit à faire du sorcier un personnage qui ne manque pas d'une certaine grandeur. Le chaman est un « tie-taja », un sage, qui connaît les formules ; il est médecin et peut guérir les blessures ; mais, par dessus tout, il est un chanteur, un poète. Les paroles magiques, qui durent être assez simples et sèches au début, il les développa et en fit une matière poétique très originale. Chez les Finnois, ainsi que l'a établi D. Comparetti, la poésie est sortie du chant magique. Il n'est malheureusement pas possible actuellement de se rendre compte de la nature et du caractère de cette poésie primitive ; les parties les plus anciennes du Kalevala ne remontent guère au delà du 12è siècle, à une époque où les missionnaires Scandinaves avaient déjà commencé leur apostolat en Finlande.

Vers 1150, le roi de Suède Eric IX, désireux de mettre fin aux incursions des Finnois et à leurs luttes incessantes, entreprit contre eux une croisade. Mais ce ne fut qu'en 1323 que la conquête devint définitive et que la paix de Nôteborg fixa pour la première fois la frontière finlando russe.

Les Suédois avaient converti les Finnois au catholicisme et entreprirent la lutte contre le paganisme, qui continua cependant à vivre dans les vastes soli­tudes du pays, au sein de la population paysanne. Mais la poésie populaire poursuivit sa carrière sur les lèvres du peuple, tout en perdant de plus en plus son caractère religieux. Et pourtant, au défaut du xixe siècle encore, quand Lônnrot entreprit de recueillir les chansons populaires, il dut bien souvent vaincre la méfiance des bardes qui refusaient de communiquer leurs chants, de peur d'être cités en justice pour sorcellerie.

Carrière étrange et magnifique que celle de ce fils d'un pauvre tailleur de village! Dès sa jeunesse, il décide de consacrer toute sa vie et toute son énergie à la poésie populaire et, surmontant toutes les difficultés, arrive à atteindre son but et à dresser au génie de son peuple un monument unique dans toutes les littératures.

Elias Lônnrot naquit en 1802 à Paikkari, sur les rives boisées du lac Valkjarvi, dans une petite cabane où toute la famille ne disposait que d'une pièce. La maison était même dépourvue d'étuve, cette maisonnette pour les bains de vapeur que Kivi, le grand romancier finnois, appelle « la seule joie du pauvre ». Malgré la misère que l'on souffrit souvent au logis pendant les années de famine et de guerre, la vie familiale était heureuse. C'est pendant l'enfance du futur Homère finnois que la Finlande, après la guerre de 1808-1809, fut séparée de la Suède pour former un grand duché relevant directement du tsar. Alexandre Ier laissa au pays sa constitution occidentale et ses lois, et jusqu'à la fin du siècle, la Finlande put se développer en paix, se fortifier et préparer son avenir.

Le petit Elias fréquenta l'école suédoise du village voisin pendant un an ; mais quand les ressources se tarirent, il dut regagner la pauvre cabane paternelle où il dévora la Bible, le psautier et le catéchisme, les seuls livres de la maison. Quelques années plus tard, ses parents l'envoyèrent au lycée d'Abo où il resta trois ans, vivant dans une grande indigence, empruntant des livres à ses amis plus riches et travaillant avec acharnement ; il apprit correctement le suédois et les rudiments du latin. Puis il dut rentrer à la maison, par manque d'argent, et reprendre l'aiguille du tailleur. Le pasteur de la paroisse, frappé par son intelligence, lui conseilla d'entreprendre une tournée de mendicité, comme les étudiants pauvres : il fallait aller de ferme en ferme, chanter ou réciter, pour recevoir du seigle, rarement de l'argent. Avec les provisions recueillies de cette façon, Lönnrot partit pour Borgo, à l'âge de dix-sept ans ; puis, pour assurer son existence matérielle, il accepta une place d'aide-apothicaire dans la ville de Hà'meenlinna.

Travaillant la nuit, après le labeur quotidien, il put poursuivre ses études et réussit à passer son baccalauréat en 1822, bien qu'avec grand'peine.

Tout en suivant les cours de l'Université d'Abo, il s'engagea comme précepteur dans une famille où il eut la chance de faire la connaissance de Becker qui le mit au courant de tous les travaux entrepris depuis Porthan dans le domaine du folklore national. Stimulé par cet exemple, Lônnrot se mit aussi à recueillir des contes et des chansons populaires et à se familiariser avec les coutumes du peuple. Entre temps, il préparait une thèse ; à l'instigation de Becker, il publia en 1827 une étude De Vàinâmôine priscorum Fennorum numine.

En 1827, un incendie détruisit l'Université d'Abo que l'on décida de tranférer à Helsinki, la nouvelle capitale de la Finlande depuis 1809. Profitant de ces vacances forcées, Lônnrot entreprit dans l'intérieur du pays son premier grand voyage : il allait écrire sous la dictée des bardes populaires les antiques chansons de son peuple. Sa moisson fut très riche, et entre 1829 et 1831, il publia quatre petits volumes de chansons sous le titre de Kantelc, nom de la cithare sur laquelle les aèdes finnois accompagnaient leurs chants. Ces recueils contenaient des chansons de tous genres : épiques, lyriques, magiques. Dès cette première collection, Lônnrot inaugura un procédé entièrement nouveau qu'il appliqua plus tard à son Kdlevala. Il n'imprima pas les chansons telles qu'il les avait recueillies sur les lèvres du peuple. Après avoir com­paré entre elles les variantes d'un même thème, il les fondait en une seule poésie où ne figuraient que les vers les plus beaux, les passages les plus typiques. Par cette contamination, Lônnrot cherchait à donner à la poésie populaire l'apparence la plus digne et la plus parfaite, une valeur littéraire plus haute. On peut voir que Lônnrot ne procédait pas scientifiquement ; invoquant la coutume et l'exemple des chanteurs populaires, il traitait en poète la matière rassemblée par lui.

Au cours de ce voyage, et aussi par la suite, Lônnrot portait un costume de paysan et se présentait comme un campagnard regagnant sa ferme, afin de capter la confiance des bardes qu'il voulait entendre. Beaucoup de ceux-ci se méfiaient de lui et refusaient parfois de chanter les grandes runot magiques, par peur d'être traînés devant les tribunaux ecclésiastiques. Pour vaincre leurs soupçons, Lônnrot sortait de sa poche les collections publiées par Gottlund et se mettait lui-même à lire ; ce procédé suffisait en général à inciter les bardes à réciter leurs plus beaux chants, pour montrer qu'eux aussi connaissaient des runot.

La publication de Kantele passa presque inaperçue, et Lônnrot dut couvrir une bonne partie des frais d'impression. Mais quelques jeunes gens, vivement enthousiasmés par son œuvre, décidèrent de fonder, en 1831, la Société de littérature finnoise, dont le but était d'encourager la littérature finnoise, de faire du finnois une langue de civilisation et de travailler à l'instruction du peuple. La Société devait aussi encourager la recherche des chants populaires et leur publication. Lônnrot en fut le premier secrétaire.

En 1831, Lônnrot se mit en route pour la Carélie, que l'on savait être la province la plus riche en chants populaires. Mais, le choléra ayant éclaté à Helsinki, Lônnrot, qui était étudiant en médecine, fut rappelé par la Direction du Service de santé. En automne, il obtint le grade de docteur en médecine et chirurgie avec une thèse sur la Médecine magique des Finnois.

L'année suivante, le jeune médecin put enfin atteindre le pays de ses rêves, la Carélie russe. Cette région écartée, presque sauvage, où de nos jours encore la population vit dans des conditions extrêmement primitives, était restée orthodoxe et inculte. Dans la Finlande luthérienne, l'instruction obligatoire imposée et donnée par l'église avait nui considérablement à la propagation de la poésie populaire. Mais dans les vastes solitudes Caréliennes, loin de toute civilisation, les antiques chansons s'étaient conservées plus pures et plus riches, et surtout elles présentaient encore une floraison superbe. Pendant tout l'été, Lônnrot parcourut une bonne partie de la Carélie, dans des conditions souvent très pénibles, souffrant de la faim et des épidémies. Mais quand il revint à Helsinki, il rapportait dans ses carnets une merveilleuse collection de chants nouveaux, la plus abondante qu'on ait vue.

 

 

Retour /Kalevala / Back Kalevala page suivanteLa suite / Kalevala / Next
                   

Histoire du Kalevala 1

Histoire du Kalevala 4

 

 

 

Certification Iddn pour Sagesse Primordiale